Les agressions sexuelles

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Chaque jour, il y a 903 viols déclarés dans le monde.
Chaque année, il y a 329 708 viols déclarés dans le monde.
Chaque année, il y a 95 136 viols déclarés aux Etats Unis.
Chaque année, il y a 52 425 viols déclarés en Afrique du Sud.
Chaque année, il y a 24 350 viols déclarés au Canada.
Chaque année, il y a 8 458 viols déclarés en France.


Le viol est un phénomène dont l'ampleur est donc bien plus grande que celle des meurtres par exemple.

44% des victimes de viols ont en dessous de 18 ans et 80% des victimes de viols ont en dessous de 30 ans. Mais malheureusement, 68% des agressions sexuelles ne sont pas signalées à la police et 98% des violeurs ne passeront pas même une nuit en prison. 

Mais qu'est ce qu'une agression sexuelle ? 

Une agression sexuelle peut avoir plusieurs apparences mais une chose est sûre, quoi qu'il advienne, ce n'est JAMAIS la faute de la victime. Une agression sexuelle désigne tout acte de nature sexuelle, non consenti, imposé par une contrainte physique ou psychologique. 
Ce que dit la loi en France
Le viol 
(Article 222-23 à 222-26 du code pénal) "Le viol est un crime. Il est défini par le code pénal comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. » Tout acte de pénétration sexuelle est visé : buccale, vaginale, anale, par le sexe, par le doigt, par un objet. La peine encourue est de 15 ans d’emprisonnement. Elle est de 20 ans d’emprisonnement si le viol est commis avec une ou plusieurs circonstances aggravantes. En voici quelques unes : si l’acte a été commis par le conjoint, le concubin ou le partenaire lié à la victime par un Pacs ou ex-conjoint, ex-concubin ou ex-pacsé ; lorsque la victime a été mise en contact avec l’auteur des faits par Internet, si la victime était particulièrement vulnérable (personne infirme, malade, enceinte) ; si l’acte a été commis sous l’emprise de l’alcool ou de produits stupéfiants ou avec l’usage ou la menace d’une arme ou encore par plusieurs personnes (auteur ou complice). La juridiction compétente est la cour d’assises. La victime peut demander le huis clos. La victime majeure doit déposer plainte dans un délai de 10 ans après le viol. Ce délai est porté à 20 ans après la majorité de la victime si le viol a été commis sur une personne mineure. Au-delà de ce délai, les faits sont prescrits." 


(Article 222-27 à 222-30 du code pénal) "Les agressions sexuelles autres que le viol sont des délits. Elles sont définies comme « un acte à caractère sexuel sans pénétration commise sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise ». Il peut s’agir par exemple de caresses ou d’attouchements de nature sexuelle. Depuis 2013, constitue également une agression sexuelle « le fait de contraindre une personne par la violence, la menace ou la surprise à se livrer à des activités sexuelles avec un tiers » (Article 222-22-2 du code pénal). La peine encourue est de 5 ans et de 75 000 € d’amende. Elle est augmentée jusqu’à 7 ou 10 ans lorsque l’agression est commise avec une ou plusieurs circonstances aggravantes mentionnées ci-dessus pour le viol. La juridiction compétente est le tribunal correctionnel. La victime majeure doit déposer plainte dans un délai de 3 ans après l’agression sexuelle. Au-delà, les faits sont prescrits. Ce délai est porté à 20 ans après la majorité de la victime si l’agression sexuelle a été commise sur une personne mineure de moins de 15 ans ou sur un mineur par un ascendant, une personne ayant autorité, ou par plusieurs personnes. C’est-à-dire que la victime peut porter plainte jusqu’à ses trente-huit ans. Pour les autres agressions sexuelles commises sur un mineur le délai est porté à 10 ans C’est-à-dire que la victime peut porter plainte jusqu’à ses vingt-huit ans." La loi est très clair à ce propos, malheureusement dans la pratique tous les pays du monde n'ont pas de tels avis sur les viols.


Le viol en punition?

Récemment, dans le nord de l'Inde, deux sœurs ont été condamnées à être violées par un conseil de village. Elles devaient être punies pour les actions de leur frère. Cette sentence qui a fait le tour du monde n'est malheureusement pas inédite en Inde. Amnesty International a alors lancé une pétition pour venir en aide à ces deux filles. Rapidement, plus de 122 000 personnes avaient signé la pétition appelant à protéger les sœurs qui se sont enfuies de leur village. L'aînée a même été à la Cour suprême indienne affirmant qu'elle et sa famille étaient plus harcelées que protégées par la police. Ces deux sœurs appartenaient à une caste, la plus basse dans la hiérarchie hindoue. Leur frère était accusé de s'être enfui avec son amante, qui était une femme mariée et appartenant à une caste supérieure. Une erreur impardonnable pour le conseil de leur village, composé uniquement d'hommes et sans élections, qui a appliqué durement la loi du talion : des viols collectifs à répétition et une humiliation publique afin de venger le clan de la mariée. Ce genre de conseils de village en Inde sont considérés illégaux par la justice indienne, pourtant leurs décrets archaïques et cruels continuent d'être respectés dans de nombreuses régions du pays. Il y a environ deux ans, une femme de 20 ans avait subi un viol collectif, ordonné par un conseil de village dans l'est de l'Inde, en représailles d'une relation amoureuse. Heureusement, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International s'est emparée de ce dossier. 
(source: rfi.fr



La culture du viol

La culture du viol est un terme employé par les féministes aux Etats-Unis depuis les années 70. Il a été conçu afin de montrer la façon par laquelle la société banalisait la violence sexuelle de la part des hommes et blâmait les victimes. La meilleure définition est celle offerte par Emilie Buchwald, auteur de Transforming a Rape Culture. Dans son livre, elle définie la culture du viol comme 


"des certitudes complexes qui encouragent les agressions sexuelles des hommes et la violence contre les femmes. C'est une société dans laquelle la violence est vue comme sexy et la sexualité comme violente. Dans la culture du viol, la femme reçoit un panel de menaces violentes qui va des remarques sexuelles au toucher sexuel au viol en lui même. La culture du viol tolère la violence physique et émotionnelle contre les femmes comme si c'était une norme. Dans la culture du viol, les femmes et les hommes pensent que la violence sexuelle est un fait de la vie, inévitable. Toutefois, une grande partie de ce que nous acceptons en tant qu'inévitable est en fait une expression des valeurs et des attitudes qui peuvent changer."


Le site Force: Upsetting the Rape Culture explique comment la culture du viol se transmet par des images, des paroles et des lois et tous les phénomènes quotidiens que l'on entend et que l'on voit qui valident et perpétuent le viol. 


"La culture du viol comprend les blagues, la télé, la musique, les paroles, les lois, les mots et l'imagerie, qui font la violence envers les femmes et la contrainte sexuelle paraître si normales que les personnes pensent que le viol est inévitable. Plutôt que de voir la culture du viol en tant que problème auquel il faut remédier, les gens dans la culture du viol pensent que c'est simplement comme ça que les choses sont."


La culture du viol, c'est - l'existence de tee-shirts avec inscrit dessus "Keep Calm and Rape A Lot" - l'incapacité des médias à admettre lorsqu'il y a eu un viol, ils préfèrent utiliser des expressions comme "comportement inapproprié" , "mauvaise conduite sexuelle" ou encore le bon vieux "avoir des relations sexuelles". - le refus de Facebook de retirer des images de femmes se faisant violer tandis que des photos de femmes nourrissant au sein leur enfant ne sont pas acceptables par le site - l'existence d'une expression américaine que les sportifs utilisent quand ils ont perdu "getting totally raped" ou littéralement se faire violer - une publicité de pizza qui blague à propos de viol - des femmes à qui on apprend à vomir et à uriner sur demande afin de se protéger du viol Mais c'est également les codes vestimentaires à l'école. Je sais qu'au collège, le code vestimentaire était pour les filles et les garçons mais on sentait clairement que c'était les filles qui étaient réellement obligées de s'habiller de façon "politiquement correcte". On nous interdisait les jupes, les robes, les shorts, les jeans troués, les tee-shirts "décolletés", les débardeurs, de montrer la bretelle de notre soutien-gorge, de porter des talons, de porter des bijoux, de tout. Pour quelle raison ? Aucune. J'ai demandé à des adultes pourquoi est ce qu'il y avait un code vestimentaire, mais bien entendu aucun n'a su me répondre. Maintenant, au lycée, il n'y en a plus et ça n'empêche de travailler aucun professeur ni aucun élève. Alors expliquez moi pourquoi au collège, où l'on a entre 11 et 15 ans, où notre corps n'est pas "sexuel" pourquoi est ce qu'il faut que l'on se couvre ? Encore une conséquence de la culture du viol. 



Une application qui aide

J'ai découvert récemment grâce à twitter une application conçue de façon parfaitement adaptée à la réalité. Cette application permet de rentrer chez soi, ou d'aller quelque part de façon surveillée et sûre. 10 000 personnes l'ont installée, partout dans le monde. Elle permet à vos amis, proches de vous emmener de façon virtuelle où vous souhaitez aller. L'application Companion, créée par cinq étudiants de l'université du Michigan, permet aux utilisateurs de demander à un ami ou à un proche de leur tenir compagnie virtuellement et de suivre leur parcours par GPS sur une carte. Et même si ils peuvent le faire, l'ami ou le proche n'a pas besoin d'avoir installé l'application. L'utilisateur peut envoyer différentes demandes au cas où les personnes ne soient pas disponibles à ce moment là ou simplement pas avec leur téléphone. Ceux contactés reçoivent alors un SMS avec un lien qui les dirige vers une page internet avec une carte interactive qui montre l'utilisateur qui marche à leur destination. Si l'utilisateur dévie de son chemin, tombe, est poussé ou a ses écouteurs arrachés de son téléphone, l'application sera en mesure de détecter ces changements et demandera alors à l'utilisateur s'il est OK. Si l'utilisateur est OK, il clique sur un bouton sur l'application sous 15 secondes. S'il n'appuie pas sur le bouton, ou alors qu'une réelle urgence arrive, l'application transforme le téléphone de l'utilisateur en alarme qui projette un son pour faire peur au criminel et propose à l'utilisateur d'appeler automatiquement la police en communiquant à la police sa location. 
Comment aider quelqu'un qui en a été victime


Tout de suite après le viol / l'agression sexuelle, il est bon de demander à la personne victime si elle veut consulter un médecin ou si elle veut porter plainte. Un peu après le viol / l'agression sexuelle, il faut écouter la personne, il/elle pourrait se repasser la scène en tête, il faut écouter aussi longtemps que nécessaire et sans porter de jugement. Bien entendu, il faut lui assurer qu'il/elle n'est pas coupable pour le viol / l'agression sexuelle, c'est à dire le lui répéter aussi souvent qu'il/elle continue à se demander pourquoi est ce qu'il/elle en a été victime. Il/elle aura forcément besoin d'être rassuré et il est nécessaire de le faire, de lui rappeler que il n'a pas "mérité" d'être violé mais aussi de lui rappeler que c'est normal qu'il/elle soit confus dans ses émotions, il n'y a pas de "bonne" façon ou de "mauvaise" façon de se sentir après un viol. Longtemps après le viol, si votre proche semble avoir beaucoup de mal à se remettre de cette agression, il sera sage de lui conseiller d'aller voir une personne spécialisée pour cela. Il faut aussi peut être essayer de lui trouver une thérapie, quelque chose fait pour les victimes de viol, votre proche risque d'être déprimé et de ne pas réussir à franchir ces marches tout seul. Il faut s'attendre à ce que votre proche soit de plus en plus confus avec ses émotions, passant de la peur, à l'anxiété, à la honte, à la culpabilité ou à la colère. Il faut leur donner du temps, si vous voyez que votre proche a du mal, est "lent" à s'en remettre, il est bon de leur rappeler qu'il n'y a pas d'emploi du temps fixé pour s'en remettre, qu'il peut prendre le temps qu'il lui faudra. Mais le plus important de tout, c'est de demander à votre proche de quoi est ce qu'il a besoin et de respecter ses envies, afin qu'il puisse recommencer à croire autant en lui-même qu'aux autres. 



(image provenant de weheartit)






Julianna

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